14 janvier 2020

« La fabrique du rouge » d’Ariane Jousse

« Partout brûler, ardens, ardoir. Que tout sorte et que tu m’aimes et que je t’aime et prenne forme. Découpe du corps sur fond de chaleur, de juin de certitude de jouir ». Pas un roman, pas un poème mais une forêt. Telle est la description dès la couverture. L’appellation « forêt » est bien trouvée car le lecteur plonge dans un monde qui lui est à la fois familier mais aussi terriblement mystérieux. La forêt c’est le théâtre du songe, des contes de fées mais aussi des légendes cruelles. C’est la selvaggia... [Lire la suite]
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12 novembre 2019

« Opus 77 » d’Alexis Ragougneau

« Le vrai virtuose mondial, c’est celui qui a peur à s’en pisser dessus et qui s’avance seul devant trois mille spectateurs, pour jouer Ravel, Chopin, Rachmaninov, sans ciller ». Ariane Claessens se lève dans l’église où a lieu l’enterrement de son père, célèbre chef d’orchestre. Elle s’avance, s’installe devant le piano pour lui rendre hommage. Alors qu’elle avait pensé à Liszt, elle se lance dans un concerto pour violon. Les premières notes s'élèvent. L’assemblée s’étonne, s’insurge même. Elle joue l’Opus 77 de... [Lire la suite]
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27 juin 2019

« L’Amérique derrière moi » d’Erwan Desplanques

    « Un homme doit s’asseoir ici et poser toute l’Amérique derrière lui » - Henry David Thoreau. Comment devenir père quand le sien va mourir ? Erwan Desplanques apprend le décès prochain de son père et la grossesse de sa femme pendant les fêtes de Noël 2013.  De ces deux événements concomitants, l'auteur livre un beau roman autobiographique. Son double littéraire se remémore avec tendresse mais sans complaisance son enfance et son adolescence avec des parents très romanesques. « Ton père et... [Lire la suite]
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04 juin 2019

« Antonia. Journal 1965-1966 » de Gabriella Zalapí

« Je dois tuer en moi la passivité, je dois tuer en moi ces réflexes de femme soumise, je dois tirer un coup de fusil sur mon immobilisme. Ma parole n’a aucune conséquence. Ça sent le scandale de la fin et ça n’en finit pas. J’aimerais être plus présente pour mon fils mais je n’y arrive pas. Je ne peux pas être une mère à partir de ce que je suis. Ce terme « mère » résonne comme une impossibilité profonde. Il me projette à la fois dans le mensonge et le rejet. Je ne trouve pas ma place. Je suis une imposture ». ... [Lire la suite]
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15 mai 2019

« Matador Yankee » de Jean-Baptiste Maudet

« Harper était naïf et assez réservé avec les femmes mais il n’avait pas eu besoin de tout ce cirque pour remarquer combien Magdalena était belle. Il s’en était rendu compte la nuit même où elle s’était promenée au bras d’Antonio, dans sa toge antique idéalement plissée. Cependant, l’observer de si près et la connaître si peu le troublait bien davantage que ce à quoi il s’attendait. Ce devait être ça avoir envie de faire l’amour en temps de guerre ». Un homme débarque d’un bus dans le village d’Hermosillo. Il s’appelle John... [Lire la suite]
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07 mai 2019

« L’Albatros » de Nicolas Houguet

« J’aimerais pouvoir aimer sans ressentir l’envie d’écrire. En oubliant les mots, on peut réellement vivre. L’écriture raconte une fuite et comble une absence. C’est nécessairement malheureux. Parce que la nuit appartient à ceux qui s’aiment. Pas à ceux qui se l’écrivent ». Comment ?! Tu n’as pas encore lu L’Albatros ?! C’est en substance ce que j’ai entendu pendant quelques semaines. Dès sa parution, j’ai vu fleurir de nombreuses chroniques sur les réseaux sociaux. J’étais contente pour Nicolas mais j’ai... [Lire la suite]
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02 mai 2019

« Une folie passagère » de Nicolas Robin

« Demain, ma tête sera affichée dans les journaux à la page des faits divers, l’œil boursouflé et vide d’expression, comme ces femmes qui ont foutu leur vie en l’air ». La vie en l’air, Bérangère a l’habitude. Elle a quarante ans, vingt ans de métier. C’est une hôtesse de l’air bien comme il faut, professionnelle jusqu’au bout du chignon. Bérangère est pourtant à un tournant de sa vie. Elle n’a pas de mec, sa mère est une calamité. Elle a l’habitude de composer avec les malotrus, les pervers, les casse-bonbons aussi... [Lire la suite]
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26 avril 2019

« Boys » de Pierre Théobald

« J'ai aimé nos instants minuscules, nos instants de rien, ce que l'on croit être l'ennui, le quotidien, mais qui n'est autre que la manifestation sincère de l'amour, son expression nue et désintéressée. L'amour n'existe que là, dans ces intervalles dépourvus de consistance ». Les garçons ne pleurent pas, dit une célèbre chanson. Et pourtant, les Hommes sont dotés de cœur parfois en faïence, de cœurs lourds comme autant de chagrins. Pierre Théobald livre dans Boys des instantanés de vies de plusieurs hommes dont les... [Lire la suite]
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24 avril 2019

« Manifesto » de Léonor de Récondo

« Je pense à eux, ils sont soudains dans mon dos. Nous sommes quatre près de toi, côté droit, tes enfants. Mes deux frères, ma sœur et moi. Un court instant, je pense que tu vas les rejoindre ainsi que tes parents et ton frère, mais je n’y crois pas. On meurt, c’est tout, et on agrandit l’âme de ceux qui nous aiment. On la dilate. La mienne va bientôt exploser ». Léonor de Récondo renoue avec l’autobiographie après Rêves oubliés. Le récit se fait davantage intime puisqu’elle y raconte les derniers instants de son père,... [Lire la suite]
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13 avril 2019

« La mer monte » d’Aude Le Corff

Après près de quatre années d’absence, Aude Le Corff a le courage de revenir sur la scène littéraire avec un roman d’anticipation qui tranche avec ses précédents (même si, nous le verrons, nous ne pouvons pas le réduire à ce qualificatif). C’est osé, c’est à double tranchant mais la littérature ne sert-elle pas à prendre des risques ?  Nous sommes en partie en 2042, une date à la fois si loin et si proche de nous. Le monde a enfin pris conscience du dérèglement climatique. Des mesures drastiques sont prises pour en... [Lire la suite]
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