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LES LECTURES DU MOUTON
8 avril 2018

« Trouville Casino » de Christine Montalbetti

trouvillecasino

« Je vous en supplie, n’écrivez pas sur vos blogs qu’il est dommage que je digresse. Avant de sortir votre stylo rouge mental (avouez), avec votre petit air sévère, qui me blesse (eh oui), posez-vous sincèrement la question : la digression, est-ce que ce n’est pas l’espace même de la liberté ? »

Août 2011. Un septuagénaire décide de faire le casse du casino de Trouville. Il ressort avec à peine 7000 euros dans son sac. Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête de cette personne âgée sans histoires pour en arriver à ce braquage ? C’est à cette question que tente de répondre Christine Montalbetti quand elle découvre ce casse dans les faits divers des journaux. Dès cet instant, elle n’aura de cesse de travailler sur ce projet d’écriture dont Trouville Casino est le produit fini. L’idée était excellente mais le rendu l’est beaucoup moins pour moi.

Ce qui marque quand on commence les premières lignes de ce roman, c’est la patte de Christine Montalbetti. L’écriture est primesautière, la construction « déconstruite » avec de nombreux allers et retours. Elle cherche aussi la connivence avec le lecteur en l’interpellant. Si ce procédé est intéressant, il a ses limites. Je peux très facilement accepter qu’un auteur tente de me mettre dans sa poche, de jouer la roublardise mais à condition que je sois embarquée dans le récit. Cela n’a pas été le cas. L’histoire avait pourtant bien commencé. J'ai été vite entraînée par le rythme et ces instants avant le braquage. Quelques digressions venaient s’intercaler mais rien de bien méchant. Après tout, quand on a déjà lu Philippe Jaenada, la digression on maîtrise et cela peut-être très amusant. Mais, au fur et à mesure du récit, les digressions ont pris une place de plus en plus importante au détriment de l’histoire du braquage. J’ai fini par me lasser de ce petit jeu du chat et de la souris d’autant plus que l’auteure tente systématiquement de justifier ses envolées lyriques (or, je pars du principe que quand on croit à sa façon de faire, on n’a pas besoin de se justifier). Bref, tout ce que je peux aimer chez Jaenada, je n’ai pas su l’apprécier avec Trouville Casino. Comme une lectrice me l’a dit quand nous avons parlé de ce livre, il manque un peu le casino du titre. Dommage pour moi. Mais je pense sincèrement qu’il pourra plaire à de nombreux lecteurs ; je n’en fais malheureusement pas partie.

Christine Montalbetti – Trouville Casino – P.O.L – 250p

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Commentaires
Z
Je te fais confiance et retourne vider mon étagère à lire
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