« Le pain nu » de Mohamed Choukri

L'auteur : Né dans le Rif marocain en 1935, Mohamed Choukri débarque à l'âge de sept ans à Tanger avec ses parents, fuyant la famine qui sévit dans le Maroc oriental. Durant son adolescence, il mène une vie de vagabond et exerce tout un tas de petits métiers pour survivre. Il apprend à écrire à l'âge de vingt-et-un ans et écrit très vite ses premiers poèmes et nouvelles. Il a publié des romans, notamment Le Temps des erreurs, des nouvelles, des pièces de théâtre et des essais qui l’ont placé parmi les auteurs majeurs de la littérature arabe. Il meurt à Rabat le 15 novembre 2003.

Quatrième de couverture :

Dans le Maroc des années 1940, Mohamed assiste, terrorisé, au meurtre de son frère par son propre père. Fuyant le « monstre », il erre dans les bas-fonds de Tanger, côtoie la famine et la délinquance. De ces nuits à la belle étoile, il gardera le goût du sexe et l'amertume de la prison. La vérité crue et l'audace littéraire de Mohamed Choukri ont fait de cette autobiographie une oeuvre culte.

Mon avis :

Le pain nu est la première partie de l'autobiographie de Mohamed Choukri. Il a une place à part dans la littérature arabe. Cet homme, privé de son enfance, subit la haine de son père, vit la mort de son frère et découvre la violence envers les femmes, sa mère en particulier. L'apprentissage de la sexualité se fait également de manière plutôt violente : peur du viol, prostitution homosexuelle, fréquentation des bordels et les autres types de déviance sont nombreuses (alcool, drogue). Mohamed Choukri raconte ainsi tout, la vérité crue des faits et des sentiments. C'est évidemment cette vérité non cachée qui dérangea. Son manuscrit fut ainsi refusé plus d'une fois. Il n'apparaîtra finalement en France qu'en 1981, traduit par Tahar Ben Jelloun, avant de connaître un succès mondial.

Ce récit sans fard mérite d'être lu.