Le Horla et autres nouvelles de Guy de Maupassant
L’auteur : Guy de Maupassant naît au château de Miromesnil, près de Fécamp, en 1850. Le contact avec la nature normande illumine sa petite enfance. En revanche, il supporte mal le collège : élève dissipé et fugueur, il termine sa scolarité à Rouen où il fait la connaissance de Gustave Flaubert.
Après la guerre de 1870, dont les horreurs le marquent, il prend un emploi au ministère de la Marine. Il commence à apprendre le dur métier d’écrivain sous la direction de Flaubert. Ce dernier lui fait rencontrer Zola, Huysmans et Daudet. En 1880 paraît Boule-de-Suif qui retient l’attention du public. Il supporte cependant mal la mort de Flaubert et sa santé se détériore.
Sa notoriété croissante lui permet de se libérer de son travail administratif qui lui pesait et il se lance à corps perdu dans le journalisme et la littérature. Il écrit des contes et nouvelles : Mademoiselle Fifi en 1882, Les contes de la bécasse en 1883. Son premier roman, Une Vie, histoire d’un mariage râté, le consacre comme écrivain réaliste et donne le ton de son profond pessimisme. En 1884, alors que ses troubles nerveux s’aggravent, il semble vouloir accélérer le rythme. Il publie nombres d’ouvrages dont Bel-Ami. Son univers littéraire est de plus en plus sombre, sa vision de l’humanité, de plus en plus désespérée. Sa fascination pour le fantastique et la folie paraissent dans de nombreux textes dont Le Horla en 1887. Gravement malade des nerfs, Maupassant s’épuise. La véritable folie survient en 1892, après une tentative de suicide. Maupassant meurt, à l’âge de quarante-trois ans, le 6 juillet 1893.
Commentaires :
Le Horla : j’avais lu cette nouvelle, il y a fort longtemps à l’école. Elle m’avait laissée un très bon souvenir (j’adore les histoires de folies !). Sa relecture, après de nombreuses années, a été toujours aussi agréable. Je ne sais pas s’il est utile de raconter l’histoire mais je vais le faire.
Le narrateur, jeune bourgeois normand, livre dans un journal intime ses pensées et l’histoire étrange qui se déroule dans sa vie. Il ressent une présence invisible qui se fait de plus en plus pesante et menaçante. Le narrateur semble tomber en folie face à cet événement. Mais cet être invisible est-il réel (et dans ce cas là on est dans le domaine du fantastique) ou le narrateur est-il devenu complètement fou et s’imagine cette présence ? L’écriture de son journal semble être le seul espace lui permettant d’être encore les pieds sur terre mais là encore l’écriture finit par échapper à son contrôle. N’en pouvant plus, il va tenter de tuer cette force mais va finir par sombrer dans le cauchemar le plus total.
Cette nouvelle est d’autant plus intéressante à lire qu’elle a été écrite tardivement par Maupassant, à une période où il sombrait justement de plus en plus vers la folie. Tout ressemble à ce qu’il va vivre quelques années plus tard juqu’à la tentative de suicide. Maupassant a-t-il écrit cette nouvelle par pure coïncidence ou sentait-il déjà que le monde lui échappait et qu’il était voué à un destin proche funestre ?
Amour : Un fait divers, un crime passionnel, fait remémorer à un homme une expérience de chasse sur la mort d’un « couple » d’oiseaux.
Nouvelle très courte et que j’ai trouvé sans intérêt. En plus, je déteste la chasse.
Le Trou : Un homme accusé d’avoir causé la mort d’un autre lors d’une pêche, explique au juge sa version des faits, version qui va lui permettre d’être acquitté.
Là encore, une nouvelle très courte et sans grand intérêt si ce n’est qu’on croit sur parole cet homme qui se défend.
Maupassant semble avoir pris ce fait-divers dans un journal ou avoir couvert cette histoire lors de son travail de journaliste (la nouvelle fait référence au journal Gil Blas pour lequel il a travaillé).
Sauvée : Une nouvelle plus légère et finalement agréable à lire. Une femme fortunée raconte à son amie comment elle a réussi à piéger, avec l’aide d’une nouvelle femme de chambre, son mari qui la trompait. Grâce à cette ruse permettant de le voir, avec témoins, sur le fait accompli, elle est sauvée de ce mariage dont elle ne savait pas comment se débarrassée. Nouvelle qui donne le sourire surtout au vu du ton employé par les deux amies.
Clochette : Une fillette se lie d’amitié avec Clochette, une vieille couturière qui vient repriser régulièrement chez ses parents. Mais, un beau jour, la fillette retrouve Clochette raide morte. Le médecin accourt mais constate son décès et raconte aux parents l’histoire de cette femme.
Là encore, c’est une nouvelle peu intéressante. A la limite, on peut soupçonner Maupassant de montrer que la gentilesse n’aboutit pas au bonheur.
Mon avis : 6/10
Si je n’avais qu’à noter Le Horla, je metterais 8/10 mais vu la qualité inégale du recueil, je ne peux que mettre 6.
L’avantage de ce recueil a été de le lire en une demi-heure !
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