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LES LECTURES DU MOUTON
26 mars 2018

« Un funambule » d’Alexandre Seurat

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« Un funambule qui marche au-dessus du vide et qui avance lentement, en suspension, le vide immense dessous, le vide immense devant, la mort à quelques centimètres, est-ce qu’il a seulement peur ? Peut-être qu’il ne se rend même pas compte que la mort est là ? »

Qui ne s’est jamais senti vide, exténué, au bord du précipice ? Je pense que chacun d’entre nous vit ces moments-là mais, normalement, ces sentiments passent : on rebondit, on change de cap, on trouve une alternative. Mais qu’arrive-t-il quand cette capacité à faire face fait défaut ? Que devient-on quand plus rien ne nous anime et que l’on s’effondre ?

Le jeune homme de ce récit se retrouve chez ses parents, au bord de la mer. Il n’est plus que l’ombre de lui-même. Tout l’oppresse, tout le maintient au fond du gouffre surtout depuis le départ de Solenne, la femme qu’il aimait. Mais cet état était déjà latent avant la séparation. Le jeune homme est en pilotage automatique. Présent physiquement, il est absent mentalement. La dépression l’a fait sombrer de façon définitive, aux limites de la folie. Ses parents ne le comprennent pas : peut-on d’ailleurs comprendre cet état-là quand on ne le vit pas soi-même ? Ils ne se rendent pas compte à quel point les attitudes, les paroles font parfois plus de mal que de bien. Malgré tout, ils vont tenter de l’aider à leur manière… mais est-ce que cacher et trahir son enfant pour son bien est forcément une bonne solution ?

D’Alexandre Seurat, j’avais lu son premier roman La maladroite qui m’avait remuée énormément. Avec ce troisième roman, l’auteur revient une fois de plus dans un récit d’une noirceur incroyable. J’ai été assez scotchée par sa manière de décrire à la perfection les questionnements et errements psychologiques de son personnage en dépression. L’écriture est dépouillée tout en étant d’une extrême précision. J’avoue cependant que ma lecture a été ardue. Le début est assez déroutant et je pense que si on ne passe pas la barrière du premier chapitre avec effort, on peut vite abandonner la lecture. Face à ce constat, il m’est difficile de vous conseiller ce livre tout comme vous le déconseiller. Il vaut le détour assurément car Alexandre Seurat a un grand talent mais il faut vraiment avoir le cœur accroché et ne pas être dans une situation personnelle difficile pour le lire.

Alexandre Seurat – Un funambule – La Brune au Rouergue – 96p

Du même auteur : 

" La maladroite " d'Alexandre Seurat - LES LECTURES DU MOUTON

" Je sais que tout est déjà trop tard pour elle, elle me regarde, et je ne peux rien faire, et je voudrais qu'elle me pardonne ". Cette phrase de l'institutrice, extraite du prologue, résume bien l'ensemble de ce premier roman d'Alexandre Seurat.

http://www.leslecturesdumouton.com
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Commentaires
Z
Je sors d'une grippe, fatiguée, j'ai les larmes faciles et alors, vu ce que tu écris, je ne lirai pas ce livre
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