« Boys » de Pierre Théobald
« J'ai aimé nos instants minuscules, nos instants de rien, ce que l'on croit être l'ennui, le quotidien, mais qui n'est autre que la manifestation sincère de l'amour, son expression nue et désintéressée. L'amour n'existe que là, dans ces intervalles dépourvus de consistance ».
Les garçons ne pleurent pas, dit une célèbre chanson. Et pourtant, les Hommes sont dotés de cœur parfois en faïence, de cœurs lourds comme autant de chagrins.
Pierre Théobald livre dans Boys des instantanés de vies de plusieurs hommes dont les cœurs se soulèvent, se gonflent ou se brisent. Ils s’appellent Antoine, Sacha, Gilles, Cédric… Ils connaissent la rencontre amoureuse, l’infidélité, la rupture, la solitude, la vie de père célibataire… ou presque…
Pierre Théobald les révèle dans toute leur fragilité, leurs doutes, leurs colères ou espérances. Les récits oscillent entre humour et émotion à fleur de peau. Ces hommes pleins de failles nous mettent les larmes à l’œil, celles qu’ils se refusent souvent de verser.
Et puis, parmi cette galerie de portraits, il y a Samuel que l’on suit comme un fil rouge. Samuel a un rêve, celui de devenir père mais la vie en décide autrement. J’ai aimé qu’un homme nous raconte cette envie forte de paternité que l’on a tendance à occulter au profit de la maternité. Comme si vouloir des enfants est une affaire de femme. Comme si les femmes sont les seules à souffrir d’un ventre vide.
Pierre Théobald livre des microfictions bouleversantes, d’une grande sensibilité. Je pense cependant que l’auteur en a plein sous la semelle et qu’il n’a pas encore livré tout ce dont il est capable.
Pierre Théobald – Boys – JC Lattès – 224p