« Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal
L'auteur : Maylis de Kerangal est l'auteur de quatre romans aux Editions Verticales, notamment Corniche Kennedy (2008) et Naissance d'un pont (prix Médicis 2010 et prix Franz Hessel), ainsi qu'un recueil de nouvelles, Ni fleurs ni couronnes ("Minimales", 2006) et une novella, Tangente vers l'est ("Minimales", 2012; prix Landerneau).
Quatrième de couverture :
«Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps.» Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.
Mon avis :
Simon Limbres, dix-neuf ans, revient d'une session de surf entre amis. Il est le seul à ne pas être attaché dans la voiture : un accident, une mort cérébrale. Les parents n'arrivent pas à réaliser et déjà la question se pose du don d'organes. Plusieurs personnages, des médecins, en plus de la famille de Simon, se succèdent dans ce roman captivant qui détaille le parcours pour la vie après la mort. Les différentes étapes menant à la transplantation sont bien expliquées et l'auteur montre à quel point cet acte, devenu presque ordinaire aujourd'hui, mobilise nombre d'hommes. Se mobiliser pour un objectif de (re-)création était déjà en œuvre dans un précédent roman de Maylis de Kerangal, Naissance d'un pont, qui racontait la construction sur un fleuve d'un pont et les différents acteurs y participant.