« Les forêts de Ravel » de Michel Bernard
L'auteur : Michel Bernard est né à Bar-le-Duc. Depuis La Tranchée de Calonne en 2007, couronné par le prix Erckmann-Chatrian, il a publié à La Table Ronde La Maison du docteur Laheurte (2008, prix Maurice Genevoix), Le Corps de la France (2010) et Pour Genevoix (2013).
Quatrième de couverture :
«Quand Ravel leva la tête, il aperçut, à distance, debout dans l’entrée et sur les marches de l’escalier, une assistance muette. Elle ne bougeait ni n'applaudissait, dans l’espoir peut-être que le concert impromptu se prolongeât. Ils étaient ainsi quelques médecins, infirmiers et convalescents, que la musique, traversant portes et cloisons, avait un à un silencieusement rassemblés. Le pianiste joua encore la Mazurka en ré majeur, puis une pièce délicate et lente que personne n’identifia. Son doigt pressant la touche de la note ultime la fit longtemps résonner.»
En mars 1916, peu après avoir achevé son Trio en la majeur, Maurice Ravel rejoint Bar-le-Duc, puis Verdun. Il a quarante et un ans. Engagé volontaire, conducteur d’ambulance, il est chargé de transporter jusqu'aux hôpitaux de campagne des hommes broyés par l’offensive allemande. Michel Bernard le saisit à ce tournant de sa vie, l'accompagne dans son difficile retour à la vie civile et montre comment, jusqu'à son dernier soupir, «l’énorme concerto du front» n’a cessé de résonner dans l'âme de Ravel.
Mon avis :
Ce court roman est d'une grande finesse. L'écriture est belle et on se laisse vite emporter dans la vie de Maurice Ravel, ce célèbre compositeur, depuis son entrée en guerre (et il a bataillé pour participer à cette guerre) en tant que dépanneur puis conducteur d'ambulance, jusqu'à la fin de sa vie : la sortie de guerre, l'achat et la rénovation de sa maison à Montfort-l'Amaury, la création du Tombeau de Couperin et du Concerto pour la main gauche.
Je ne connaissais pas la vie de Ravel, né en 1975 et mort en 1937, juste ses œuvres les plus célèbres (d'ailleurs, je remercie presque Michel Bernard d'avoir à peine évoqué le Boléro dont on réduit bien souvent Ravel), et j'avoue que j'ai apprécié découvrir la vie de ce compositeur.