31 août 2016

« Laëtitia ou la fin des hommes » d’Ivan Jablonka

« Nous avons de la distance vis-à-vis de nos morts, alors que la souffrance d’autrui nous happe, nous habite, nous hante, ne nous lâche plus. Pour nous-mêmes, il n’y a plus rien à faire. Notre blessure, c’est nous-même, le drame et la routine de votre vie, notre névrose apprivoisée, et nous y sommes habitués, comme à une infirmité. Il y a, dans la vie de Laëtitia, trois injustices : sa mort atroce, à l’âge de dix-huit ans ; sa métamorphose en fait divers, c’est-à-dire en spectacle de mort. Les deux premières... [Lire la suite]
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29 août 2016

« Fils du feu » de Guy Boley

« Papa et Jacky, ferronniers d’art ; ils maîtrisaient le feu mais ignoraient Vulcain, Prométhée et Wotan, Zeus ou Héphaïstos. Les dieux du Walhalla, d’Olympe ou de l’Iliade leur étaient inconnus. Même saint Eloi, patron des forgerons, ne les concernait pas. Ils étaient incultes, c’est-à-dire intelligents mais sans les livres capables de leur nommer, soit cette intelligence, soir cette inculture. Ils s’en moquaient, de toute cela, des trois divinités, des quatre horizons, des douze travaux d’Hercule ou des Mille et Unes... [Lire la suite]
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28 août 2016

« Une fille et un flingue » d’Ollivier Pourriol

« Plus il y a d’argent pour la star, moins il y en a pour le film. C’est un cercle vicieux. Ça fait une merde de plus sur les écrans, mais Gégé peut s’acheter un nouveau vignoble, et Mado garder sa maison. Vous comprenez ? Non ? Je vous avais prévenus, ça sert à rien l’école. Si y a besoin d’expliquer, c’est que tu peux pas comprendre. Je résume : les mecs de la télé sont tellement trouillards qu’ils préfèrent payer une fortune des noms qu’ils connaissent, plutôt que plonger dans l’inconnu. Alors qu’ils y... [Lire la suite]
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26 août 2016

« Beaux rivages » de Nina Bouraoui

« De toute façon, ni toi ni moi ne savons de quoi est fait l’amour, de quoi il est constitué, personne ne le sait d’ailleurs, c’est pour cette raison qu’en général il ne dure pas ; l’amour n’existe pas, c’est juste un reflet dans une flaque d’eau, un petit miracle que l’on croit entrapercevoir entre les ombres et qui disparaît dès que l’on s’en approche de trop près ; c’est ça l’amour, c’est tout et rien à la fois, il suffit juste de le savoir pour s’en protéger, pour ne pas avoir trop mal quand on tombe du manège... [Lire la suite]
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24 août 2016

« La mésange et l’ogresse » de Harold Cobert

« Et puis faut pas croire, il est exigeant mon fauve, très exigeant pour ses proies, comme avec son chien, il ne chasse pas n’importe qui, ça non, ce n’est pas toujours Noël, et quand bien même elles ne sont pas reparties, toutes ces filles, franchement, le viol, ce n’est pas mortel, dans d’autres pays, les fillettes violées, c’est presque normal, pourquoi on en fait tout un foin comme ça ? » Qui ne connaît pas l’affaire Fourniret ? Qui ne connaît pas « l’ogre des Ardennes », l’un des plus tristement... [Lire la suite]
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21 août 2016

« La jeune fille et la guerre » de Sara Novic

Premier roman « Je me suis accoudée au comptoir pour attirer l’attention de l’employé. M. Petrovic me connaissait et il savait ce que je voulais, mais aujourd’hui, son sourire ressemblait davantage à une grimace. ‘’ Tu veux des cigarettes serbes ou croates ? ‘’ La façon dont il avait prononcé les mots serbes et croates n’était pas naturelle. Aux informations, j’avais entendu parler des deux nationalités de cette manière à cause des combats dans les villages, mais je n’y avais encore jamais été confrontée personnellement.... [Lire la suite]
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19 août 2016

« Les contes défaits » d’Oscar Lalo

Premier roman Coup de coeur - rentrée littéraire 2016   « Parfois, il fermait les rideaux. Nous n’avions pas sommeil. Puis il nous demandait de fermer les yeux sous peine d’être changés de compartiment. Que pouvait-il donc se passer dans les autres compartiments pour que le fait d’y être déplacé devînt une punition ? Ne le sachant pas, nous fermions les yeux. Les moniteurs aussi. Ils n’ont jamais rien dit. S’ils avaient pu fermer leurs oreilles, ils l’auraient fait. Car quand l’homme pénétrait, le moniteur ne... [Lire la suite]
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18 août 2016

« Les mains lâchées » d’Anaïs Llobet

Premier roman Coup de coeur - rentrée littéraire 2016 « Il faudrait des tribunaux internationaux pour juger ceux qui n’ont pas su nous protéger de ce raz-de-marée pourtant si prévisible. Je voudrais les mettre sur le banc des accusés, leur demander pourquoi ils n’ont pas su traduire deux mots sui auraient pu sauver tant de vies. Leur crier que c’est leur faute si Jan a disparu, leur faute si Rodjun… et soudain je me souviens de cette petite main que j’ai lâchée. De ce cri d’enfant qui se fait avaler tout seul au milieu d’un... [Lire la suite]
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17 août 2016

« Le dernier des nôtres » d’Adelaïde de Clermont-Tonnerre

Coup de coeur - rentrée littéraire 2016 « Lorsque nous nous levâmes pour nous rendre au salon, il se passa une chose étrange. Alors que les autres étaient déjà à côté et que je m’effaçais derrière Judith Lynch pour lui laisser la préséance comme me l’avait recommandé Marcus, elle s’arrêta net, ferma brusquement la porte séparant les deux pièces et tourna le verrou pour s’isoler avec moi. J’entendis Nathan Lynch appeler sa femme à plusieurs reprises. Elle ferma rapidement l’autre porte qui menait à la cuisine et se dirigea vers... [Lire la suite]
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15 août 2016

« Etre ici est une splendeur » de Marie Darrieussecq

« ‘Le simple et honnête nom de Becker’ est un nom banal en Allemagne. Paula Becker est le nom d’une fille dont le père s’appelait Becker et qu’on a prénommée Paula. Les femmes n’ont pas de nom. Elles ont un prénom. Leur nom est un prêt transitoire, un signe instable, leur éphémère. Elles trouvaient d’autres repères. Leur affirmation au monde, leur ‘être là’, leur création, leur signature, en sont déterminés. Elles s’inventent dans un monde d’hommes, par effraction. » Qui connaissait Paula Modersohn-Becker en France avant... [Lire la suite]
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