11 avril 2020

« Le livre de l’intranquillité » de Fernando Pessoa

Le livre de l’intranquillité. Un si joli titre poétique pour un livre qui n’en était pas un à l’origine. Une malle, des feuilles éparses en héritage. Aucun plan, aucune indication : des fragments à recomposer pour donner une structure, une cohérence. Un résultat forcément subjectif qui a évolué au fil du temps, au fil des traductions. La plupart des textes, qui forment une "autobiographie sans événéments", sont attribués à l’un des hétéronymes de Pessoa : Bernardo Soares. Dans une prose somptueuse, Soares/Pessoa se lance... [Lire la suite]
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16 mars 2020

« Les immortelles » de Makenzy Orcel

« Je lui disais que la littérature n’était pas une chose pour les gens comme nous, pour les putes. De laisser ça à ceux qui n’ont rien à faire. Les bienheureux. Les ayants droit. Peut-être que j’avais tort ». « Tu me donnes ce que je te demande et toi après tu pourras m’avoir dans tous les sens que tu voudras ». Un marché conclu. Entre un homme et une femme. Entre un client et une pute. Entre un écrivain et une immortelle. Port-au-Prince. La Grand-Rue. La rue de la prostitution et des larcins. La rue qui, comme... [Lire la suite]
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12 mars 2020

« Les échappées » de Lucie Taïeb

« On porte en soi la mort comme un fruit qui mûrit, paraît-il, mais on ne veut pas, pour autant, qu’elle parvienne à maturité. On préfère qu’elle ne grandisse pas, alors on ne bouge pas, de peur d’accélérer le processus. Mais, il y a, dans cette immobilité, quelque chose qui ronge, véritablement : un épuisement prématuré des forces, un déclin impassible, une image qui vous fascine et vous empêche de fuir, comme la bête piégée par l’éclat des phares, stoppée net au milieu de la voie, et que le véhicule n’évitera pas ».... [Lire la suite]
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08 mars 2020

« Le dernier amour d’Attila Kiss » de Julia Kerninon

« Ce livre est l’histoire d’un amour – la plus petite de toutes les histoires – l’histoire du dernier amour d’Attila Kiss. Parce que c’est une chose de déposer les armes, dans un mouvement superbe de tapage et de dévotion, mais c’en est une autre que d’accepter à partir de cet instant de vivre comme perpétuellement désarmé ». « Lorsque deux individus se rencontrent et cherchent à entrer en contact jusqu’à se fondre, cela commence toujours comme commence une guerre – par la considération des forces en présence » ... [Lire la suite]
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04 mars 2020

« Rouge pute » de Perrine Le Querrec

Des mots sur des maux. Des vers sur l’horreur. Des poèmes sur des silences.   Perrine Le Querrec a rencontré dans un centre social des femmes qui ont confié leurs mots sur les violences conjugales. De ces mots, l’autrice en a fait une forme, une œuvre, un porte-voix. Des poèmes incarnés à la première personne du singulier. Des poèmes qui restituent la violence quotidienne pour faire vivre l’intimité de ces femmes aux lecteurs. Pour briser le silence. Pour briser l’indifférence. Parler des coups, des insultes. Parler... [Lire la suite]
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27 février 2020

« Les falaises » de Virginie DeChamplain

« Les femmes de ma vie. On se succède sans se voir, comme des ombres qui courent devant les miroirs, sacrent des coups de poing dedans et continuent leur route pour voir le monde ». Elle pense qu’elle est brisée. V. Comme la vague qui rencontre le rocher. Brisée. Comme le corps de cette mère-sirène rejeté par le Saint-Laurent, « ses cheveux comme des algues dans le ressac ». V. revient dans sa maison natale en Gaspésie, après plusieurs années d’absence. Funérailles de la mère, deuil d’une enfance, souvenirs à... [Lire la suite]
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23 février 2020

« Le sel » de Jean-Baptiste Del Amo

« Leur famille est ce fleuve aux courbes insaisissables dont il n’est possible de cerner la vérité qu’en l’endroit où la mémoire de tous afflue pour se jeter, unifiée, dans la mer ». Le sel est l’histoire d’une famille où règne encore l’ombre d’Armand, le patriarche pourtant décédé d’un cancer. Homme despote, violent, il a marqué de son empreinte tous les membres de cette famille. Chacun tente malgré tout de se libérer d’une enfance, d’un passé, d’événements tragiques. Les souvenirs remontent à la surface, déferlent... [Lire la suite]
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16 février 2020

« Danser sur tes braises, suivi de Six décennies » d’Ananda Devi

« Tout commence par la perte des eaux ». Et c’est déjà le début de la fin. « L’enfant s’en va et ne cessera plus de s’en aller ». Dans « Danser sur tes braises », Ananda Devi retrace le chemin de la vie à la suite du décès de sa mère. Un chemin qui débute par l’expulsion du ventre maternel comme première perte. La première d’une longue série au fur et à mesure que l’enfant grandit et devient adulte : « Mais j’avais mon chemin à suivre ; mes propres démons à affronter : il me fallut... [Lire la suite]
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12 février 2020

« Au rythme de notre colère » de Guy Gunaratne

« C’est la violence qui a fait cette ville. Ceux qui y vivent depuis toujours grandissent avec elle comme avec un grand frère. En cette ultime journée où la langue des flammes a détruit les dômes et les peintures de notre mosquée, on sait que personne nous sauverait. La fureur était comme une fièvre palpable dans l’air. Un amas pourri de corps battant ensemble au rythme de la douleur et des discours ». Trois potes des Ends, la cité du nord de Londres, se retrouvent au Square pour jouer au foot. Au lendemain d’un meurtre.... [Lire la suite]
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09 février 2020

« Les portes de Thèbes. Eclats de l’année deux mille quinze » de Mathieu Riboulet

« Il a donc fallu que j’accepte l’ouverture de mon corps. Ce n’est pas le moindre des paradoxes du temps : tout se ferme (les hommes, les regards, les frontières, les esprits), et plus tout se ferme plus il me faut ouvrir, c’est la réponse, je ne sais rien faire d’autre. Écrire c’est ouvrir, bien sûr, je sais cela, mais il suffit d’écrire fermé pour que l’élan se perde. Et des livres fermés, il s’en publie à la pelle. Il faut donc s’attacher à écrire des livres ouverts pour raconter des histoires ouvertes, aérer les... [Lire la suite]
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