13 mai 2019

« Ce qui est monstrueux est normal » de Céline Lapertot

    « Plus tard, elle exploitera les failles et les forces de ce silence dans un roman. Ce qui ne se dit pas s’exprime autrement ; au moyen d’un stylo ou d’un clavier d’ordinateur, du chant, de la danse, de la peinture, du théâtre, du cinéma. Mais il n’y a rien de plus ridicule, rien de plus inefficace et dépassé, que le fait de s’installer en face de quelqu’un pour lui demander de parler ouvertement de ses plaies ». La petite fille que tu étais aurait pu être enfermée à vie dans une enfance désastreuse.... [Lire la suite]
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10 mai 2019

« Le mort était trop grand » de Luis Miguel Rivas

    « On discute comme si on se connaissait depuis toujours, et là, bourrés comme des coings, on éprouve cette tendresse qu’on a tous au fond les uns pour les autres mais qui sort seulement quand on a picolé, qu’on adresse au premier venu juste parce qu’il est là, alors que le même gars aurait pu s’en prendre plein la gueule si on l’avait croisé à un autre moment ». Manuel s’enivre dans un bar quand il bloque sur les chaussures vertes d’un gars. De telles chaussures, il n’y avait que Chepe Molina pour les... [Lire la suite]
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07 mai 2019

« L’Albatros » de Nicolas Houguet

« J’aimerais pouvoir aimer sans ressentir l’envie d’écrire. En oubliant les mots, on peut réellement vivre. L’écriture raconte une fuite et comble une absence. C’est nécessairement malheureux. Parce que la nuit appartient à ceux qui s’aiment. Pas à ceux qui se l’écrivent ». Comment ?! Tu n’as pas encore lu L’Albatros ?! C’est en substance ce que j’ai entendu pendant quelques semaines. Dès sa parution, j’ai vu fleurir de nombreuses chroniques sur les réseaux sociaux. J’étais contente pour Nicolas mais j’ai... [Lire la suite]
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06 mai 2019

« Un matin d’hiver » de Philippe Vilain

« L’absence n’est ni la mort, ni tout à fait l’espoir mais cette torture du temps, son inquiétude et son vertige, qui fait espérer des choses auxquelles on fait semblant de croire ; l’absence, c’est attendre sans pouvoir ni faire le deuil, c’est vivre avec un sentiment d’inachevé ». Quand le disparu est bien trop présent. Philippe Vilain explore roman après roman l’amour, ces moments qui jalonnent l’existence de deux êtres qui s’unissent l'un à l'autre pour un temps ou pour toujours. C’est parce qu’il est un... [Lire la suite]
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02 mai 2019

« Une folie passagère » de Nicolas Robin

« Demain, ma tête sera affichée dans les journaux à la page des faits divers, l’œil boursouflé et vide d’expression, comme ces femmes qui ont foutu leur vie en l’air ». La vie en l’air, Bérangère a l’habitude. Elle a quarante ans, vingt ans de métier. C’est une hôtesse de l’air bien comme il faut, professionnelle jusqu’au bout du chignon. Bérangère est pourtant à un tournant de sa vie. Elle n’a pas de mec, sa mère est une calamité. Elle a l’habitude de composer avec les malotrus, les pervers, les casse-bonbons aussi... [Lire la suite]
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26 avril 2019

« Boys » de Pierre Théobald

« J'ai aimé nos instants minuscules, nos instants de rien, ce que l'on croit être l'ennui, le quotidien, mais qui n'est autre que la manifestation sincère de l'amour, son expression nue et désintéressée. L'amour n'existe que là, dans ces intervalles dépourvus de consistance ». Les garçons ne pleurent pas, dit une célèbre chanson. Et pourtant, les Hommes sont dotés de cœur parfois en faïence, de cœurs lourds comme autant de chagrins. Pierre Théobald livre dans Boys des instantanés de vies de plusieurs hommes dont les... [Lire la suite]
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24 avril 2019

« Manifesto » de Léonor de Récondo

« Je pense à eux, ils sont soudains dans mon dos. Nous sommes quatre près de toi, côté droit, tes enfants. Mes deux frères, ma sœur et moi. Un court instant, je pense que tu vas les rejoindre ainsi que tes parents et ton frère, mais je n’y crois pas. On meurt, c’est tout, et on agrandit l’âme de ceux qui nous aiment. On la dilate. La mienne va bientôt exploser ». Léonor de Récondo renoue avec l’autobiographie après Rêves oubliés. Le récit se fait davantage intime puisqu’elle y raconte les derniers instants de son père,... [Lire la suite]
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17 avril 2019

« I am, I am, I am » de Maggie O’Farrell

« Il sera toujours difficile de ne pas céder à la culpabilité, de ne pas vous trouver médiocre. Votre corps n’a pas réussi à remplir ses fonctions les plus basiques ; vous n’êtes même pas capable de garder un fœtus en vie ; vous ne servez à rien ; vous n’êtes même pas encore mère que vous êtes déjà une mère défaillante ». Vous est-il déjà arrivé de lire et de vous dire « C’est exactement le livre qu’il me fallait » ? C’est ce qui m’arrive avec I am, I am, I am. Non parce qu’il... [Lire la suite]
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13 avril 2019

« La mer monte » d’Aude Le Corff

Après près de quatre années d’absence, Aude Le Corff a le courage de revenir sur la scène littéraire avec un roman d’anticipation qui tranche avec ses précédents (même si, nous le verrons, nous ne pouvons pas le réduire à ce qualificatif). C’est osé, c’est à double tranchant mais la littérature ne sert-elle pas à prendre des risques ?  Nous sommes en partie en 2042, une date à la fois si loin et si proche de nous. Le monde a enfin pris conscience du dérèglement climatique. Des mesures drastiques sont prises pour en... [Lire la suite]
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09 avril 2019

« L’appartement du dessous » de Florence Herrlemann

« Le passé a pris la place du présent. Je vis une éclipse intérieure. Je regarde mes mains fanées, déformées par l’arthrose, tachées, ridées, sèches. Vieilles mes mains, si vieilles, usées. Pourtant, en même temps, j’ai l’étrange impression d’être encore cette très jeune fille, pleine de vie, de joie, de fougue. Une fraîcheur juvénile déboule au galop au fil des lignes que j’écris, bouillonne en moi comme l’eau vive d’une cascade. J’ai réveillé cette enfant, je l’ai sortie des limbes, et depuis, enragées, elle frappe et cogne... [Lire la suite]
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