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LES LECTURES DU MOUTON
25 juin 2020

« Le jour où le désert est entré dans la ville » de Guka Han

 

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Où est le désert ? « Il est par là… par là… un peu partout », répond un homme croisé dans la rue à la narratrice de Luoes, la première nouvelle de ce recueil qui en compte huit. Oui, le désert est partout dans les villes et dans les vies.

Huit nouvelles et pourtant la sensation qu’elles forment une seule et même entité. La ville est le point d’ancrage. Elle est le décor froid, implacable des différentes histoires qui révèlent la dureté de nos sociétés où l’on ne communique plus ou mal, où aimer est compliqué, où la vie n’est que solitude, isolement, violence, folie peut-être. Elle est ce que l’on fuit quand on veut se retrouver soi-même.

Huit nouvelles aux titres à un seul mot. L’épure est sur tous les plans. Guka Han possède une prose qui a la beauté de la simplicité. Pas d’effets, pas de dorures. Les choses comme elles sont ce qui n’exclut en rien la subtilité et la poésie. Je dirais même que c’est ce style sobre, poétique qui permet de trancher avec le sordide, la noirceur qui se cachent derrière les différents récits. Une photo likée sur un réseau social qui remémore une journée de neige, une mobylette renversée, un amour naissant entre filles dans une ambiance scolaire hostile, une mère et sa fille qui mettent le bruit et la musique comme barrières entre elles, une enfant qui fugue, un homme qui s’immole. Toute la misère humaine racontée avec élégance et justesse, dans une ambiance flottante et un peu fantastique. Un univers onirique pour évoquer ce qui est pourtant bien réel : la difficulté d’être une femme ou un homme, la difficulté d’être ou de se sentir différent dans un monde où tout n’est que brutalité.

Guka Han – Le jour où le désert est entré dans la ville – Verdier – 120p

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