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LES LECTURES DU MOUTON
20 janvier 2020

« Lundi mon amour » de Guillaume Siaudeau

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« Je vais vous donner un bon conseil. Pour que les prochains jours de pluie ne soient pas trop pénibles pour vous. Prenez le temps de regarder les gouttes tomber et imaginez tous les kilomètres qu’elles ont parcourus. Vous verrez, le temps de penser à tout ça et il sera déjà l’heure de manger. Pour moi ça marche du tonnerre. Aujourd’hui il ne pleut pas, mais promettez-moi d’essayer demain ».

Arrête d’être dans la lune ! Qui n’a jamais eu cette remarque enfant (ou plus grand) ? Oui mais est-ce si mal d’être dans la lune ? De vouloir vivre sa vie comme un rêve ? Ne passe-t-on pas à côté de la vie si celle-ci n’est pas traversée par l’imagination, la fiction ?

Harry, le petit héros de ce nouveau roman de Guillaume Siaudeau, ne s’embarrasse pas de ces questions. Sa réalité est la réalité. Quoi de plus normal que de se rendre dans une agence de voyages pour acheter un billet pour la lune. Oui mais les grandes personnes ne voient pas cela d’un bon œil. Zou, expédié chez les gens en blanc le petit Harry ! Ce n’est pas cela qui va l’empêcher de mener ses plans à terme. Coûte que coûte, il décide de construire une fusée en rouleaux de papier toilette. Son chien Toby sera sûrement content d’en être le passager. En attendant, maman vient le voir tous les lundis avec un « À lundi mon amour » comme au revoir et comme force pour affronter le monde des adultes.

Guillaume Siaudeau livre un roman d’une grande douceur et d’un humour ravageur. On s’attache immédiatement à ce petit Harry naïf, doux rêveur… et d’une très grande force.

Parce que derrière le sourire, le roman est plus sombre qu’il n’en a l’air. Dans ce monde où les appareils photos sont des scanners, on se demande si Harry est enfermé pour cause d’imagination débordante ou s'il est un petit garçon malade qui enjolive son monde où la mort rôde. Et là, les gens en blanc seraient des alliés, des adjuvants dans ce conte, de vieux enfants qui laisseraient l’enfant faire son boulot d’enfant : rêver. Conserver sa réalité pour atténuer la dure réalité.

Je me trompe sûrement de théorie mais après tout je suis libre d’imaginer ce que je veux. De voir la vie autrement. Avec un filtre d’adulte qui connaît peut-être un peu ce monde des gens en blanc mais qui les voit aussi avec des yeux d’enfant. Comme des super-héros. Comme Harry.

Guillaume Siaudeau – Lundi mon amour – Alma éditeur – 140p

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