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LES LECTURES DU MOUTON
12 janvier 2020

« L’autre pays » de Sébastien Berlendis

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Les voyages littéraires en Italie, plusieurs grands noms s’y sont frottés. Il fallait donc un peu d'audace à Sébastien Berlendis pour décrire son propre voyage solitaire qui le mène de Turin aux Pouilles en terminant par Rome. Autant de chapitres que de villes et autant de paragraphes que de souvenirs, de sensations, de rencontres.

L’autre pays est celui de l’aïeul Louis parti des Pouilles pour Corbières, le pays des origines que Sébastien Berlendis traverse, voit, hume, sent, ressent. Il est en quête de « ce sentiment de l’exil, ce besoin de l’enracinement, l’absence d’un pays » qu’il ne connaît pas.

L’autre pays est celui fantasmé qui se confronte par le voyage à la réalité : « En arrivant à Vieste, je comprends que la région aimée, n’existe plus, comme si la réalité qui me saisit après la dernière courbe se vidait de la substance de l’imagination ».

L’autre pays est un livre d’ambiance, d’atmosphère, de parfum. Une promenade sensorielle et sensuelle faite d’odeurs, de paysages idylliques ou en ruines, de chaleur, de voix… et de femmes. Parce que l’amour est lui aussi un voyage que l’auteur décrit avec beaucoup de beauté et de poésie : « J’écoute les mots de Federica. Des mots que je comprends à moitié mais qui ne scellent pas les lèvres. Et l’abandon timide à son corps, le silence des toits de Ferrare, la fatigue et le sommeil qui se refuse, la gêne du matin, lorsque la pudeur bâillonne la poitrine ».

L’autre pays rassemble poésie, photographie, cinéma. Le cinéma italien est d’ailleurs fortement présent dans ce récit qui fonctionne un peu comme un film, avec de courtes séquences, des points de vue qui changent, des descriptions, avec comme trame de fond l’histoire familiale et les amours.

L’autre pays, c’est plonger dans une langueur. Celle de la fin de l’été où le soleil est encore haut mais où les feuilles rougissent déjà, prêtes à tomber. Celle d’un amour que l’on sait parti vers d’autres horizons, d’autres rêves, cinématographiques peut-être mais hollywoodiens dans ce cas. Celle de souvenirs familiaux que l’on recherche. À moins que l’auteur se cherche lui-même.

Sébastien Berlendis  – L’autre pays – Stock, collection la forêt – 70p

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