« Quand nos souvenirs viendront danser » de Virginie Grimaldi

« Je voudrais dire à Joséphine qu’elle va s’en remettre, parce qu’il paraît que c’est ainsi, qu’on se remet de tout. Je voudrais lui promettre que, chaque jour, elle ira un peu mieux, que ce sera imperceptible, mais bien réel et que dans quelques temps son grand sourire sera de retour, qu’elle s’extasiera de nouveau face au soleil, à la pluie, et ne parlons même pas de la neige. Je voudrais la rassurer, mais je n’y crois pas. Ce que je crois, c’est qu’il lui manquera jusqu’à son dernier souffle. Qu’elle pensera à lui chaque matin de chaque mois de chaque année, qu’elle se demandera si elle aurait pu le sauver, qu’elle imaginera une autre vie, un foyer parallèle, dans laquelle il sera. Ce que je crois, c’est qu’elle aimera sans doute un autre homme, mais d’un amour tronqué, amputé, d’un amour décoloré, sur lequel s’étalera l’ombre de l’angoisse qui ne quitte jamais ceux qui savent que tout peut basculer, comme ça, en une seconde ».

Chaque printemps, je retrouve avec bonheur Virginie Grimaldi. C’est un peu le bonbon qui annonce avec gourmandise l’été chaque année. Avec elle, on sourit, on rit, on pleure aussi et j’aime ça. J’aime la simplicité avec laquelle elle nous plonge dans son univers. Pas de fioritures, pas de grandiloquence mais une belle dose d’humour et d’humanité.

Cette année, Virginie nous emmène impasse des Colibris où vivent six petits vieux. Nous avons Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave, Anatole et sa femme Marceline, la narratrice.

Alors que nos « octogéniaux » pensaient couler des jours paisibles jusqu’au cimetière, voici que le maire souhaite les exproprier, raser les maisons pour construire une école. Malgré les rhumatismes, la fatigue et une certaine animosité entre certains, les petits vieux veulent se battre. Réseaux sociaux, opérations coup de poing, tout est bon pour sauver les Colibris !

Marceline raconte leurs péripéties cocasses tout en incorporant des parties de son journal intime tenu depuis son installation dans l’impasse en 1955. On découvre ainsi les parcours de vie de chacun et la raison qui les anime à garder leur impasse vivante. Marceline est touchante dans son amour pour Anatole, dans sa quête de liberté et dans ses relations parfois compliquées avec les voisins ou sa famille. Enfin, un secret la tenaille…

Bon vous avez compris, j’ai aimé ce nouvel opus. Je l’aime d’autant plus que je trouve que Virginie Grimaldi a affiné son écriture. Moins de temps morts, des chapitres courts qui nous embarquent à un rythme effréné. Bien entendu, je me suis moins retrouvée dans ce roman que dans d’autres (question d’âge) mais il est vraiment fidèle aux valeurs que Virginie souhaite véhiculer : tolérance, amour, transmission, liberté de faire ce que l’on veut.

Laissez-vous porter par le récit de Virginie en espérant que vous danserez avec plaisir avec ces « Octogéniaux ».

Virginie Grimaldi – Quand nos souvenirs viendront danser – Fayard – 355p

Lecture commune avec Eirenamg dans le cadre du Paris-Nantes :

Valse du temps et des sentiments: Quand nos souvenirs viendront danser de Virginie Grimaldi - le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture

Dans ce roman, Virginie Grimaldi, nous fait valser avec les émotions, celle de ses personnages et les nôtres. On suit un groupe d'octogénénaires, les octogéniaux, ils vivent tous depuis des décennies à l'impasse des Collibris. Ils y ont vécues leurs premières joies, peines, les grands et petits drames de la vie.

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