« Le Maître et Marguerite » de Mikhaïl Boulgakov
J’avais déjà lu Boulgakov mais pas encore son célèbre Le Maître et Marguerite. C’est enfin une chose faite ! L’imbrication narrative est folle ; on comprend les douze années d’écriture avant sa mort. Ce testament littéraire fut interdit pendant longtemps : il a fallu attendre la fin des années 60 pour le découvrir.
Une discussion sur l’existence de Dieu conduit le lecteur dans un récit aussi barré que superbe. Trois actions viennent se mêler dans le roman.
Nous avons tout d’abord l’arrivée de Satan, sous les traits du magicien Woland, dans le Moscou des années 20/30. Avec ses sbires, il vient semer la zizanie dans le monde littéraire et politique. Ensuite, nous avons le récit de Ponce Pilate et Yeshoua Ha-Nozri (Jésus). Ce récit dans la Jérusalem antique est raconté par Satan mais est l’œuvre du Maître, un homme enfermé dans un asile suite au rejet de son manuscrit. Enfin, la dernière action nous ramène dans le Moscou des années 20/30 avec une Marguerite amoureuse du Maître et qui pactise avec Satan.
Les lectures de cette œuvre majeure sont multiples : satire du stalinisme, conte philosophique et fantastique, allégorie sur le bien et le mal... Les références littéraires sont nombreuses allant du mythe de Faust à Gogol ou Dostoïevski. C’est drôle, grotesque, noir, dans la pure tradition littéraire russe.
Je pense au final qu’il ne se raconte pas, il se lit, se vit.
Mikhaïl Boulgakov - Le Maître et Marguerite - Folio - 600 pages environ (traduction de Françoise Flamant).