Idées cadeaux pour Noël
Aujourd’hui, jour de la saint Nicolas, je vous mets sept idées cadeaux pour Noël. Je n’ai pas voulu mettre en avant ceux qui font l’actualité littéraire de cette fin d’année. Je vous propose sept livres que j’ai adorés, que je continue à offrir ou à conseiller. Sept univers différents mais qui vous emmènent dans ce qu’il y a de plus beau dans la littérature. Hormis l’un d’entre eux (pour le moment), ils sont tous en poche et vous pourrez remarquer qu’un classique se cache aussi dans la liste.
► Le caillou de Sigolène Vinson
Parce que Sigolène Vinson parle de la difficulté d’être, du sens que l’on donne à sa vie. De son écriture sèche, dépouillée de tout artifice et pourtant si belle, elle évoque aussi la solitude, la vieillesse et l’art qui peut transcender une vie. J’aime ce côté absurde qu’elle émaille dans son récit. Et que dire de cette description de la Corse, de ses paysages qui donnent tellement envie d’y jeter l’ancre !
► Trois saisons d’orage de Cécile Coulon
Cécile Coulon a l’art de faire de ses personnages ordinaires des êtres à la fois forts et fragiles et avec une grande puissance romanesque. On sent le drame pointer au fur et à mesure qu’on avance dans la trame et on est complètement happé. J’ai été également impressionnée par sa capacité à décrire des lieux, des paysages avec une économie de mots et pourtant avec beaucoup de force, de caractère.
► Oblomov de Gontcharov
Ce roman est un très grand classique de la littérature russe. Il nous incite à réfléchir sur la place du travail dans la société, la place du bonheur : faut-il tout avoir pour être heureux ? Est-il impossible, même pour l'âme la plus pure, d'être heureux, dans une société où ne domine que l'argent, la réussite et le travail ?
► Hiver à Sokcho d’Elisa Shua Dusapin
Elisa Shua Dusapin nous livre un roman d’une grande beauté. Elle arrive en peu de pages et avec une économie de mots à nous transmettre au plus juste les émotions de ces personnages pourtant si réservés. L’écriture est d’une grande élégance, finesse. C’est un roman d’une grande douceur mais aussi avec une belle part de sensualité, attisée justement par cette écriture dépouillée.
► Par amour de Valérie Tong-Cuong
Le récit est traversé par un véritable souffle romanesque. Bien sûr,la Seconde Guerre mondiale s’y prête mais ce souffle est aussi permis grâce au don que Valérie a de nous emporter par son écriture, de nous rendre chacun de ses personnages attachants quels que soient leurs âges, leurs caractères et préoccupations. Une fois dedans, il est difficile de s’arrêter tellement on est happé.
Si les personnages sont de fiction, les événements narrés se sont tous déroulés véritablement d’une façon ou d’une autre. Le roman est ainsi à la fois un héritage et un hommage et c’est ce qui fait aussi toute sa force.
► Coeur-Naufrage de Delphine Bertholon
C’est un roman lumineux, plein d’espoir sous des allures sombres : malgré l'éclipse, le soleil revient toujours.
L’écriture est quasi-cinématographique : on s’imagine très bien les décors, on imagine les personnages, on a une bande-son et beaucoup de chapitres fonctionnent avec un système de cliffhanger qui maintient l’envie de toujours aller plus loin dans le récit.
► Une bouche sans personne de Gilles Marchand
En lisant ce livre, on sourit, on rit, on s’émeut, on se questionne. C’est un récit qui mêle le conte et la triste réalité, l’absurde, le burlesque, le petit grain de folie, l’amitié, la famille, les blessures physiques et psychologiques. Gilles Marchand nous prend par la main et nous emmène dans un monde improbable où on découvre un tunnel de sacs-poubelles, un éléphant, la femme au chien, les lettres de la mère de Sam pourtant décédée… Tout est décrit avec une imagination sans bornes, avec poésie, tendresse. L’écriture est précise, volubile, parfois féroce mais aussi bienveillante. À lire avec un café allongé de whisky.