31 octobre 2018

« Helena » de Jérémy Fel

« Un miroir était accroché au mur. Dans son reflet, il vit ce visage encerclé d'ombre, pâle et logicien, un visage qui n'était pas le sien. Et quand, de stupeur, il ouvrit la bouche, scintillèrent en rafale ses dents acérées. Et, dans son regard perfide, s'embrasa le doux éclat du désir de tuer ». « Je ne sais pas où se trouve la Contrée du Kansas et je n'en ai même jamais entendu parler. Dites-moi, est-ce un pays civilisé ? » (Le Magicien d'Oz) Je n’aime pas les thrillers. Je n’aime pas les ambiances américaines en... [Lire la suite]
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30 octobre 2018

« Sujet inconnu » de Loulou Robert

    « Ma main prend le stylo. L’encre noire. Les mots qui coulent. Quels mots ? Plus tard. Je saurai plus tard. Souvenirs de ces quatre lignes sur l’homme passé. Lucien, le sans-abri et tant d’autres. Tant d’autres choses à dire. Quoi ? Je ne sais pas. Je saurai plus tard. J’ai des ressources. Conscient. Inconscient. En marche. Qui contrôle ? Je tiens le stylo. Toute la vie qui jaillit. Je me préparais. On y est. J’ai le temps. Du temps… Cette fois, oui. Le temps est mon ami ». Elle ne se nomme... [Lire la suite]
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26 octobre 2018

« La blessure » de Jean-Baptiste Naudet

« En Algérie, c’est pire. Le jardin d’Éden kabyle se révèle être un bourbier sanglant. Des charognes qui hantent leurs nuits. Cadavres oscènes et grimaçants troués de balles, dégoulinants de sang et de cervelle blanchâtre. Corps aux yeux crevés, aux couilles coupées. Le « paradis kabyle » promis est un enfer. Dans cette ambiance « virile », dans ce si joli bourbier, personne n’ose le dire mais tous ont la trouille d’y passer. Les horreurs laissent dans leurs têtes des blessures invisibles. Parfois ceux qui... [Lire la suite]
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23 octobre 2018

« Tous les hommes désirent naturellement savoir » de Nina Bouraoui

« Je me demande parmi la foule qui vient de tomber amoureux, qui vient de se faire quitter, qui est parti sans un mot, qui est heureux, malheureux, qui a peut ou avance confiant, qui attend un avenir plus clair. Paris s’ouvre à moi, je traverse la Seine, je marche avec les hommes et les femmes anonymes et pourtant ils sont mes miroirs. Nous formons un seul cœur, une seule cellule. Nous sommes vivants ». « Devenir » une femme qui aime les femmes dans le Paris des années 80 où règne la drogue et émerge le Sida. ... [Lire la suite]
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22 octobre 2018

« Tu t’appelais Maria Schneider » de Vanessa Schneider

« Comme tant d’autres de ta génération, tu as rejoint la cohorte des vedettes déchues, flétries par les abus, rejetées par une époque où les rebelles n’ont plus de place. Tu n’es plus la célébrité de mon enfance, celle que l’on reconnaît dans la rue et que l’on regarde en frissonnant de terreur, d’excitation et d’envie. Tu restes ma cousine pour laquelle je cultive une fascination à la fois tendre et morbide. Un bijou de famille cassé et précieux, gardé au fond d’un tiroir secret ». Maria Schneider est morte en 2011. Pour lui... [Lire la suite]
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21 octobre 2018

« Une année lumière » de Nathacha Appanah

« Je sens parfois, malheureusement, que l’anesthésie au monde me guette, que parfois un malheur ressemble trop à un autre dans la façon dont on nous le raconte vite et bruyamment. Toutes ces narrations aux contours grossiers de la misère et des marges qui s’embrouillent pour ne former qu’un fatras à nos yeux […] Alors, cette année quand la petite fille que j’ai été est revenue me voir, je ne l’ai pas tenue à l’écart. Jamais il ne m’a semblé avoir autant besoin de pensées magiques, de grigris et d’oiseaux dansant dans le ciel […]... [Lire la suite]
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19 octobre 2018

« Comme un lundi » de Thomas Vinau

« Mon doigt qui te montre la lune. Pour la première fois. Tu vois mon doigt. Tu vois la lune. Tu ne regardes pas mon doigt. Tu ne regardes pas exactement la lune. Tu regardes plus loin que la lune. La lumière qui ne se voit pas dans le grand noir infini de l’espace et de la nuit. Je voudrais te dire, vivre c’est ça. C’est montrer la lune à quelqu’un. Et partager en silence ce qu’il y a derrière. Partager la lumière qui ne se voit pas dans le grand noir infini de l’espace et de la nuit ». C’est toujours avec un grand... [Lire la suite]
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17 octobre 2018

« Les billes du Pachinko » d’Elisa Shua Dusapin

Claire est franco-coréenne. Elle décide de passer ses vacances chez ses grands-parents au Japon. Emigrés coréens, ils n’ont jamais réussi à véritablement s’intégrer dans ce pays dont il ne maîtrise pas vraiment la langue. Le grand-père de Claire tient un Pachinko, un jeu de billes qui se rapproche d’un jeu de casino. Claire profite de son voyage pour dispenser des cours de français à la jeune Mieko mais aussi pour préparer un voyage en Corée en famille. Elle souhaite que ses grands-parents puissent revenir sur leur terre natale... [Lire la suite]
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14 octobre 2018

« Ça raconte Sarah » de Pauline Delabroy-Allard

« Ça raconte Sarah, sa beauté inédite, son nez abrupt d’oiseau rare, ses yeux d’une couleur inouïe, rocailleuse, verte, mais non, pas verte, ses yeux absinthe, malachite, vert-gris rabattu, ses yeux de serpent aux paupières tombantes. Ça raconte le printemps où elle est entrée dans ma vie comme on entre en scène, pleine d’allant, conquérante. Victorieuse ». Ça raconte Sarah, une tornade de trente-cinq ans qui fait irruption avec éclat dans la vie de P. un 31 décembre. Ça raconte une évidence, celle de l’amour quand il... [Lire la suite]
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09 octobre 2018

« Réelle » de Guillaume Sire

  « Et tu crois que la prochaine étape, c’est quoi? Le mariage? Un jour il te fera mal. Les bourges, à un certain stade, il n’y a que ça qui les excite : la douleur. Pour eux, il s’agit d’une vérification ». Existe-t-il plus belle autofiction que la participation à un jeu de téléréalité ? Quand la TV joue avec les codes habituels de la littérature, ça va loin mais ça fait plus mal aussi. Nous sommes dans les années 90. Johanna est une adolescente d’un milieu modeste. Elle va au collège, sort avec sa... [Lire la suite]
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