« Tous les hommes désirent naturellement savoir » de Nina Bouraoui

« Je me demande parmi la foule qui vient de tomber amoureux, qui vient de se faire quitter, qui est parti sans un mot, qui est heureux, malheureux, qui a peut ou avance confiant, qui attend un avenir plus clair. Paris s’ouvre à moi, je traverse la Seine, je marche avec les hommes et les femmes anonymes et pourtant ils sont mes miroirs. Nous formons un seul cœur, une seule cellule. Nous sommes vivants ».

« Devenir » une femme qui aime les femmes dans le Paris des années 80 où règne la drogue et émerge le Sida.

« Se souvenir » de son enfance, de l’Algérie, des années à Rennes, de sa vie avec ses parents et sa sœur.

« Savoir » des choses, importantes, essentielles, qui forgent un parcours.

Enfin, « être », être cette femme qu’on est aujourd’hui, libre, forte, forgée par ce parcours singulier.

Alors que Beaux Rivages m’avait laissée un souvenir plutôt contrasté, avec Tous les hommes désirent naturellement savoir, maxime reprise d’Aristote, Nina Bouraoui a su me toucher en plein cœur. Chacun des petits chapitres évoque un aspect de la vie de l’auteure, comme des fulgurances, et marque, interroge sur ses propres souvenirs, ses propres aspirations et surtout propres craintes. Car, à travers ce récit, Nina Bouraoui évoque surtout ses peurs et la façon dont elle tente de les juguler. La peur d’être différente avec l’homosexualité, la peur de tomber malade, la peur de la mort, la peur de la violence qu’elle connaît aussi à travers ses proches mais surtout, la peur d’aimer et d’être aimée en retour. Autant d’instants de vie qui forgent un caractère, constituent un être. Le récit de Nina Bouraoui permet aussi de se rappeler que personne ne vit tout seul ses déboires, ses peurs, ses envies. Il existe toujours une personne comme soi, au pied du mur, qui cherche, se cherche, aspire à être enfin ce qu’elle est : une personne à la fois si différente et si proche des autres. Tous ces individus sont comme des étoiles qui guident dans cette vie parfois bien sombre. Comme l’auteure le souligne en fin d’ouvrage : « Lorsque l’avenir nous effraiera, nous saurons que d’autres, avant nous, s’y sont engagés et nous attendent peut-être ».

Nina Bouraoui – Tous les hommes désirent naturellement savoir – JC Lattès – 265p

Lecture commune avec Eirenamg dans le cadre du "Paris-Nantes" :

Album introspectif et lumineux, les hommes veulent naturellement savoir de Nina Bouraoui - le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture

Tous les hommes désirent naturellement savoir est une citation d'Aristote, l'auteur délivre un récit introspectif sur son passé, sa vie à la fois en Algérie et en France. Elle a la double culture elle a été écartelé entre deux époques, deux enfances celle dont elle se souvient avant les différents départ vers la France à Rennes, à Paris et celle d'Alger.

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Du même auteur : 

" Beaux rivages " de Nina Bouraoui - LES LECTURES DU MOUTON

" De toute façon, ni toi ni moi ne savons de quoi est fait l'amour, de quoi il est constitué, personne ne le sait d'ailleurs, c'est pour cette raison qu'en général il ne dure pas ; l'amour n'existe pas, c'est juste un reflet dans une flaque d'eau, un petit miracle que l'on croit entrapercevoir entre les ombres et qui disparaît dès que l'on s'en approche de trop près ; c'est ça l'amour, c'est tout et rien à la fois, il suffit juste de le savoir pour s'en protéger, pour ne pas avoir trop mal quand on tombe du manège enchanté.

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