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LES LECTURES DU MOUTON
26 septembre 2018

« Hôtel Waldheim » de François Vallejo

vallejo

 

« Personne n’arriverait à croire qu’une survivance des moyens de communication les plus archaïques comme une carte postale puisse bouleverser un homme, moi, la vie d’un homme, la mienne ; une carte postale ».

Jeff Valdera mène une vie paisible quand son quotidien est troublé par l’arrivée d’une carte postale : « ça vous rappel queqchose ? » Derrière ce texte au français approximatif, une photo d’un hôtel. Plusieurs autres cartes sont envoyées. Jeff finit par comprendre que ces messages, envoyés par une certaine Frieda Steigl, évoquent son passé. Adolescent à la fin des années 70, il passait ses vacances avec sa tante Judith à l’hôtel Waldheim situé à Davos en Suisse. Que lui veut-elle ? Comment connaît-elle cette partie intime de sa vie ?

La rencontre entre Jeff et Frieda est vite houleuse. La jeune femme l’accuse d’un crime qu’elle attend qu’il confesse. Mais Jeff ne se souvient plus de rien. Il était un ado plus intéressé par les filles qu’autre chose. Hormis une forme d’arrogance liée à son âge, il n’avait pas, selon lui, l’âme d’un criminel ou comploteur. Or, Frieda l’accuse d’être un informateur de la Stasi ayant permis le démantèlement d’un réseau de « fuites de cerveaux » de RDA en RFA et causé la disparition de son père Friedrich Steigl.  Tout se serait déroulé pendant des parties d’échecs, de jeux de go et des discussions avec les clients de l’hôtel et le gérant Herr Meili. Progressivement, au fil des discussions animées, Jeff a des réminiscences de ce passé mais s’oppose systématiquement à l’accusation de la jeune femme.

Ce nouveau livre de François Vallejo renoue avec le roman d’espionnage à la James Bond sur fond de guerre froide, un style plus tellement en vogue de nos jours en littérature. Jeff et Frieda se jaugent, se confrontent dans de nombreuses joutes verbales comme deux blocs qui doivent se faire face. Roman de la mémoire, de l’introspection, Hôtel Waldheim montre aussi la force de l’oubli, volontaire ou non, et les interprétations que l’on peut faire des souvenirs. Enfin, Frieda dans sa quête de vérité pose justement la question de ce qu’est la vérité. En existe-t-il une ? N’y a-t-il pas plusieurs vérités possibles ? Peut-on faire des archives une vérité historique ?

Un roman passionnant que j’ai dévoré rapidement d’autant plus que la fin offre un inattendu retournement de situation. Je me demande si, finalement, le lecteur n’est pas le dupe de l’auteur dans ce roman bien construit.

François Vallejo – Hôtel Waldheim – Viviane Hamy – 300p

Une lecture commune (dans le cadre du Paris-Nantes) avec Eirenamg :

Partie d'échec Hôtel Waldheim de François Vallejo - le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture

Hotel Waldheim joue sur les faux semblants, les souvenirs, les doubles vérités comme la mise en abîme et le double miroir de la couverture. On suit un écrivain Jeff Valdera, heureux, marié content de lui, il reçoit au début du roman des cartes postales, d'un vieil hôtel qu'il a fréquenté entre 14 et 16 ans en Suisse à Davos avec sa tante.

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