« Éternel retour à la case départ : tout le monde est similaire jusque dans la différence. Il a fallu vingt ans de GeoCities, de Tumblr et de Facebook pour en arriver à cette conclusion collective ».
Lisa mène une vie plan-plan avec ses parents divorcés dans la campagne montréalaise. Sa seule grande sortie du week-end, elle la fait avec sa mère : c’est le tour d’IKEA, symbole du consumérisme moderne. Elle veut tuer l’ennui, aspire à la liberté. Son ami d’enfance Eric est agoraphobe mais un véritable pro du hacking. La vie finit par les séparer physiquement – Eric part avec sa mère au Danemark et monte une puissante société informatique pour le fret maritime – mais en virtuel, ils montent un gros coup.
Jay est une quadragénaire solitaire. En liberté conditionnelle, elle se retrouve à travailler sur les fraudes à la carte de crédit à la Gendarmerie Royale du Canada. Elle est vite sur la piste d’un container fantôme, le ZPIU 127 002 7 dit « Papa Zoulou »… Qui manipule les données de ce container ?
Nicolas Dickner propose dans ce roman une intrigue aussi originale qu’intelligente et bien menée. Nous découvrons au fur et à mesure les failles du projet de Lisa et Eric tout en prenant conscience des possibilités mais aussi des limites de notre quotidien mondialisé et informatisé à outrance. Sous les traits d’une enquête policière, l’auteur montre aussi l’aspiration à une liberté dans un monde où l’anonymat n’existe pratiquement plus.
Bien construit, bien documenté, ce roman avait tout pour me plaire. Et pourtant, malgré ses qualités indéniables, je n’ai pas été transportée (avec ou sans container). J’ai fini par me lasser de ce jeu du chat et de la souris version geek. C’est dommage. Peut-être que l’approche faite par l’auteur de ces belles thématiques ne me touche pas.
Nicolas Dickner – Six degrés de liberté – Points – 310p