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LES LECTURES DU MOUTON
21 novembre 2017

« L’Anglais volant » de Benoît Reiss

anglaisvolant

« Ils pensent souvent à lui depuis cette soirée et cette nuit, ils entrent dans la chambre du premier étage, ils se montrent l’endroit où ils ont pris le thé, ils se rappellent comme cela a réenchanté la chambre du fils, comment, alors qu’ils ne pensaient plus cela possible, ils ont été heureux, vraiment heureux, leur cœur le leur confirme, à boire le thé, à écouter l’Anglais, heureux comme ils ne l’avaient plus été depuis longtemps, comme s’ils étaient vivants à nouveau, à nouveau émerveillés à ce sentiment vif, qui rend impatient l’instant suivant, et le plus surprenant, disent-ils, c’est qu’ils ont repris vie dans cette chambre même. Et ils s’interrogent : pourquoi l’Anglais a-t-il choisi leur maison pour sa première nuit à Fayolle ? C’est, en effet (on acquiesce à la question), un mystère ».

Un Anglais débarque dans le village de Fayolle. Il a un sac à dos, où il peut enfouir toute une maison (à l’image du sac magique d’Hermione Granger dans Harry Potter), qu’il déballe sur la Grand Place devant les yeux ébahis des habitants. Il demande l’hospitalité à madame Gossard puis semble se promener sans but précis, suscitant les interrogations de tous au café du village. Et puis, il finit par disparaître du haut d’une falaise… en volant !

Ce passage fugace de l’Anglais paraît tellement absurde que les villageois se demandent si c’est la réalité ou une hallucination. Qui est cet Anglais ? Est-il une sorte de messie ? Un fou ? À moins que les habitants soient détraqués.

Mais, est-ce finalement le plus important ? Est-ce que ce n’est pas la curiosité qu’il suscite auprès des villageois qui compte ? Dans ce petit milieu morne et fermé, où chacun vaque à ses occupations sans réfléchir, par mécanisme, l’Anglais vient divertir à sa façon, donner un nouvel élan à la communauté. Les liens se resserrent, la parole se libère. L’Anglais est finalement une sorte de magicien qui apporte bonheur, envie et curiosité : le fils Sandrin abandonne pour une fois ses travaux et les époux Gossard passent l’une de leurs plus belles et mystérieuses soirées.

Ce petit roman qui emprunte au réalisme magique permet aux lecteurs comme aux villageois de réfléchir au sens de la vie et aux croyances. J’ai bien aimé. Laissez-vous tenter.

Benoît Reiss – L’Anglais volant – Quidam éditeur – 110p

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Commentaires
A
Oh pétard ce teasing ! :D
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