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LES LECTURES DU MOUTON
30 novembre 2016

« Station Eleven » d’Emily St. John Mandel

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« Vers la fin de la deuxième décennie à l’aéroport, Clark se prit à réfléchir à la chance qu’il avait eue. Non seulement de survivre, ce qui était déjà extraordinaire en soi, mais d’avoir assisté à la fin d’un monde et au début d’un autre. Non seulement d’avoir connu les splendeurs de l’ancien monde, les navettes spatiales, les systèmes d’éclairage et les guitares électriques, les ordinateurs qui tenaient dans la paume de la main et les trains à grande vitesse qui reliaient les villes entre elles, mais d’avoir vécu si longtemps parmi toutes ces merveilles. D’avoir bénéficié de ce monde spectaculaire pendant cinquante et une années de sa vie. Quelquefois, la nuit, couché dans le Hall B de l’aéroport de Severn City, il se disait : « J’y étais » - et cette pensée le transperçait d’un mélange de tristesse et d’allégresse. »

Toronto. À l’Elgin Theatre, le célèbre acteur Arthur Leander s’écoule sur la scène pendant la représentation du Roi Lear. Sans le savoir, sa mort signe le début de l’effondrement de notre monde : une pandémie aussi foudroyante que radicale décime la quasi-totalité de la population.

Quinze ans après cette grippe de Géorgie, une troupe itinérante d’acteurs et musiciens sillonne ce monde désolé pour jouer Shakespeare et Beethoven mais aussi pour tenter d’apporter de la beauté et un peu d’espoir. Leur périple est loin d’être aussi sûr qu’ils le pensent.

Ce roman post-apocalyptique est d’une très grande originalité. Non seulement l’auteure a fourni un roman avec une écriture travaillée et une construction savante mais aussi un livre qui invite à réfléchir sur notre relation au monde et aux autres. Nous avons affaire à un roman qui montre la culture – la littérature, le dessin, le théâtre, la musique – comme un passeur, un lien de transmission entre les hommes même quand tout est réduit à néant. Les portraits psychologiques des personnages sont bien brossés, surtout celui de Kirsten qui fait le lien entre les deux mondes – elle était sur scène avec Arthur le jour de son décès et elle fait partie de cette Symphonie itinérante.

Le titre du roman est tiré de la BD que Kirsten a reçu petite, écrite par l’ex-femme d’Arthur et qu’elle conserve précieusement avec elle.

Et pourtant, malgré toutes ces qualités, je n’ai pas réussi à être emportée par l’histoire et j’avoue avoir fini péniblement ce roman que j’ai finalement trouvé assez froid malgré tout. Je pense que de façon globale j’ai un peu de mal avec la façon de faire des romans en Amérique du Nord mais je n’exclue pas non plus une lecture à un moment non-propice. Tant pis, c’est comme ça. 

ELLE_logo

Emily St. John Mandel – Station Eleven – Rivages – 480p

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Commentaires
V
Déception pour moi aussi, ce n'est pas grâce à moi qu'uil a passé le stade des pré-sélections de mon mois de décembre.
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N
Ah, c'est dommage... Elle m'a complètement captée, moi. Mais je n'ai pas tes réticences vis à vis des écrivains d'Amérique du Nord ;-)
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M
Tout à fait d'accord avec toi: j'ai été déçue par cette oeuvre au sujet de laquelle j'avais lu de très bonnes critiques. Je me suis ennuyée et j'ai eu hâte de finir et de passer à un autre livre ! Je posterai bientôt ma critique sur mon blog...<br /> <br /> Moi aussi je fais partie du Prix des Lectrices ELLE... et j'attends un nouvel envoi imminent!<br /> <br /> A plus!
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