Premier roman
« Tout aurait pu être comme d'habitude.
Nous serions rentrés le dernier jour d'août, deux adultes, deux enfants déjà nostalgiques mais le teint doré, et nous aurions repris le cours de notre vie, comme toutes les fins d'été précédentes, car ce n'était pas censé se passer comme cela, de manière aussi absurde, aussi insensée, n'est-ce pas ? »
Alice a treize ans. Comme chaque année, elle part en vacances sur la Méditerranée avec ses deux parents et sa grande sœur Marie, seize ans. Elle observe cette dernière tester son pouvoir de séduction sur les garçons. Elle subit aussi, comme d'habitude, les fragilités psychologiques de sa mère et son père qui feint de voir l'état de sa femme.
Cet été est cependant particulier car Alice rencontre Paul, un ami de son père, proche de la quarantaine, et dont elle tombe amoureuse. On n'est pas sérieux quand on a treize ans.
Annoncé comme cela, on pourrait s'attendre à un banal roman sur l'adolescence : découverte de l'amour, incompréhensions des parents, jalousies entre sœurs... Cependant, dès le prologue de ce très beau roman, on sait d'avance que ces vacances vont très mal finir, qu'un drame va se produire. Le lecteur se retrouve ainsi à enquêter : il va traquer les moindres indices pour découvrir qui est la victime et quelles circonstances ont mené à ce drame. Treize est ainsi l'âge où la vie d'Alice bascule, le nombre qui porte malheur. Comment se construire pour devenir adulte quand on subit une telle épreuve et qu'on se sent coupable ?
Je me suis plongée avec délice dans ce roman à double facette. Les vingt dernières pages m'ont noué l'estomac quand on découvre le pourquoi du comment.
Je vous recommande chaudement ce premier roman. N'hésitez pas à le glisser dans la valise des vacances comme je vous l'avais suggéré ici.
Aurore Bègue – Treize – Rue Fromentin – 150p.