« Le grand marin » de Catherine Poulain
Premier roman
Prix Orange du livre 2016 - Finaliste
« Embarquer, c'est comme épouser le bateau le temps que tu vas bosser pour lui. T'as plus de vie, t'as plus rien à toi. Tu dois obéissance au skipper. Même si c'est un con- il soupire. Je ne sais pas pourquoi je suis venu, il dit en hochant la tête, je ne sais pas ce qui fait que l'on veuille tant souffrir, pour rien au fond. »
Lili fuit Manosque et débarque en Alaska à Kodiak, un port de pêche. Son ambition : aller au large, pêcher. Elle souhaite d'ailleurs aller jusqu'à Point Barrow, le bout du monde. Pourquoi cette envie, ce besoin ? Nul ne le sait et ce n'est pas ce qui nous intéresse dans le roman. Ce qui anime l'auteure et emporte le lecteur c'est ce désir de liberté que Lili dévoile et cherche à conserver farouchement, même quand Jude, le « grand marin », s'intéresse à elle. Ce roman est assez grandiose dans son écriture, son style mais aussi dans la description des moments passés à bord et de tous ces pêcheurs rudes mais sensibles. On est aussi admiratif de la force de caractère de ce petit « moineau », ce bout de femme à la fois fragile, douce mais forte et déterminée. Elle frôle d'ailleurs la mort pour n'avoir pas voulu se faire soigner par crainte de perdre sa place sur le Rebel.
Je me suis laissée assez vite embarquer dans ce récit inspiré de la vie de Catherine Poulain qui a pêché pendant près de dix ans. J'avoue cependant avoir eu un peu la nausée pendant le récit des scènes de pêche. De même, les passages avec Jude ont des longueurs. Ce sont pour ces raisons qu'il n'est pas devenu un véritable coup de cœur mais un livre dont je garde une lecture émue. Je peux comprendre malgré tout qu'on ne puisse pas accrocher à ce récit particulier.
Catherine Poulain – Le grand marin – Editions de l'Olivier – 380p.