« Le tort du soldat » d'Erri De Luca
« Je me suis décidée à écrire cette histoire pour ceux qui pourront la comprendre mieux que moi. J'espère qu'un lecteur me l'expliquera un jour. Celui qui est partie prenante de l'aventure reste empêtré dedans. Il a besoin d'une main secourable qui la lui démêlera de l'extérieur ».
Lui, est italien. Bouleversé après s'être rendu à Auschwitz et Birkenau, il apprend la langue yiddish « parlée par onze millions de Juifs d'Europe de l'Est et rendue muette par leur destruction ».
Elle, apprend à vingt ans que son grand-père est en réalité son père et qu'il est un ancien criminel de guerre nazi, réfugié un temps en Argentine avant de revenir en Autriche.
Lui veut redonner vie au yiddish pour rendre hommage aux victimes. Le père d'Elle utilise la kabbale, la valeur numérique des lettres hébraïques pour comprendre la défaite nazie : « il croyait son obsession justifiée : la kabbale était le noyau ignoré du nazisme ».
Tout les sépare et pourtant un jour dans une auberge, le destin les réunit : est-ce d'ailleurs la première fois qu'ils se rencontrent ?
Un court récit sur deux mondes que tout oppose et réunit à la fois, sur l'héritage de la Shoah, la vie après-guerre des criminels nazis. Le tout est servi par une très belle écriture.
Je remercie les éditions Folio de m'avoir permis de découvrir ce livre.
Erri De Luca – Le tort du soldat – Folio– 88 p.