L'auteur : Ivan Alexandrovitch Gontcharov est né en Russie en 1812. Après des études de commerce et un passage à l'université de Moscou où il rencontre notamment Pouchkine, il devient haut fonctionnaire. En 1847, il publie son premier roman Une Histoire ordinaire. Il se lance ensuite dans la rédaction du célèbre Oblomov qui paraît en 1858. Il accepte entre 1852 et 1855 de devenir le secrétaire de l'amiral Yeftimy Poutiatine. Il ressort de cette expérience un livre-témoignage La frégate Pallas, document sociologique et ethnographique unique pour l'époque. Son dernier roman est publié en 1869 : Le Procès.vism
Quatrième de couverture :
Partisan de la position allongée, Oblomov ne trouve le bonheur que dans le sommeil. Ni son ami Stolz, incarnation de l'énergie et de l'esprit d'entreprise, ni la belle Olga avec qui se nouera l'embryon d'une idylle, ne parviendront à le tirer de sa léthargie. Entreprendre et aimer sont décidément choses trop fatigantes.
Grand roman de mœurs, Oblomov offre une satire mordante des petits fonctionnaires et des barines russes. La première partie du texte constitue un véritable morceau de bravoure, irrésistible de drôlerie, décrivant les multiples tentatives toutes vouées à l'échec d'Oblomov pour sortir de son lit.
La profondeur du roman et la puissance du personnage n'ont pas échappé à des philosophes comme Levinas. L'inertie du héros est moins une abdication que le refus farouche de tout
divertissement.
L'humour et la poésie sont au service d'une question que Gontcharov laisse ouverte : et si la paresse, après tout, était moins un vice qu'une forme de sagesse ?
Mon avis :
Ce roman est un très grand classique de la littérature russe et son personnage est mythique, au point d'avoir donner naissance au terme « oblomovisme » (ou encore « oblomovchtchina » ou « oblomoverie »), forme de léthargie, de rêverie, de procrastination.
Au début du roman, on a envie de secouer cet Oblomov décidément tellement oisif et démissionnaire qu'il est même moqué ouvertement par son valet Zakhar – donnant d'ailleurs les passages les plus savoureux du roman, à la limite du théâtre. Ce mode de vie inerte lui fait tout perdre, notamment son amour pour Olga, et lui procure une triste fin. Cependant, on se rend vite compte qu'il a des qualités que beaucoup d'hommes ne possèdent pas malgré leur travail, leur vivacité, leur intellect : l'honnêteté et la fidélité.
Le roman nous incite ainsi à réfléchir sur la place du travail dans la société, la place du bonheur : faut-il tout avoir pour être heureux ? Est-il impossible, même pour l'âme la plus pure, d'être heureux, dans une société où ne domine que l'argent, la réussite et le travail ?