« Ultra Violette » de Raphaëlle Riol

L'auteur : Raphaëlle Riol, née en 1980, est l'auteur de deux précédents romans publiés dans la Brune au Rouergue : Comme elle vient (2011) et Amazones (2013). 

Quatrième de couverture :

Violette Nozière, jeune parricide des années 1930, enflamma des années durant la rubrique des faits divers et l'imaginaire des écrivains. C'est une de ces garçonnes aux cheveux courts passant ses jours et ses nuits à Saint-Germain-des-Prés, dans la fréquentation d'amis douteux. Lorsqu'elle est arrêtée, en août 1933, pour l'empoisonnement de son père, elle a tout juste 17 ans et déchaîne les passions. On la hait, on la célèbre. Beauté convulsive des Surréalistes, sorcière, mythomane, monstre en jupon...

Dans ce roman inventif et impertinent, Raphaëlle Riol revisite le mythe en convoquant le personnage à sa table d'écrivain. Ultra Violette fait s'entrechoquer face A, l'histoire vraie et face B, les hypothèses imaginaires. Portrait trouble d'une jeune fille et de son époque.

Mon avis :

Ma première rencontre avec Violette Nozière s'est faite vers 11-12 ans quand je suis tombée, par hasard, sur un énorme recueil d'articles du Figaro allant de 1900 à 1983 (si ma mémoire ne m'a pas fait défaut depuis...). Passé l'étonnement de découvrir un ouvrage du Figaro chez des parents de gauche (et même de tradition coco), je me suis prise de passion pour différents faits divers du début du 20e siècle, que ce soit l'affaire Caillaux ou bien celui de cette Violette.

Et force est de constater que l'affaire Violette Nozière a été bien plus qu'un simple fait divers mais un véritable fait de société tellement elle a pu susciter de débats et critiques. Diabolisée à mort, ayant déjà comme tare d'être une femme, elle a su aussi être la muse des surréalistes, l'étendard de la critique d'une vieille société bourgeoise qui s'effrite.

Raphaëlle Riol nous raconte cette histoire captivante et mystérieuse grâce à un procédé d'écriture particulier : le fantôme de Violette vient lui rendre visite, elle l'héberge et elle se laisse plus ou moins pourrir l'existence. Le roman est découpé en deux parties :

• une face A où, grâce à un travail de documentation, elle explique la vie de Violette jusqu'à l'irréparable

• une face B où l'auteur élabore divers scénarii sur la sortie de prison de Violette, 22 ans plus tard : qui vient la chercher ?

Un roman agréable à lire, même si le procédé d'écriture surprend au départ, et qui change d'une banale biographie.