« Dans les yeux des autres » de Geneviève Brisac

L'auteur : Geneviève Brisac est une romancière et nouvelliste. Elle a publié plusieurs récits comme Une année avec mon père en 2010, des chroniques mais aussi des essais littéraires. Elle collabore également pour le cinéma et le théâtre.

Résumé :

Molly et Anna sont deux jeunes sœurs éprises de liberté en cette fin des années 60. Avec leurs compagnons Marek et Boris, elles militent pour la Révolution. Cet idéal les conduit tous au Mexique où ils prennent part à la lutte armée. Après l'échec de cette lutte, ayant pour conséquence la mort de Marek, les trois survivants retournent à une vie ordinaire, trop ordinaire après vécu tant d'extraordinaire. Anna, qui souffre le plus de ce retour à une vie loin de son idéal, se plonge dans la lecture de ses carnets qui l'ont accompagné durant toutes ces années.

Mon avis :

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le roman. J'oscillais entre des chapitres captivants et d'autres plutôt anecdotiques (du moins en apparence) et puis, à partir des pages 80-100, je me suis plongée dedans et je n'en suis ressortie qu'à la fin. Une fois qu'Anna commence la lecture de ses carnets, on entre véritablement dans le cœur de l'ouvrage, dans le cœur des idéaux révolutionnaires et des désillusions des personnages. Et, on comprend ensuite mieux l'existence des premiers chapitres un peu obscurs.

Le hasard a fait que j'ai lu ce livre juste après Viva de Patrick Deville et on y évoque encore le Mexique mais aussi – de manière très rapide – Trotsky et Lowry.

Ce roman fait réfléchir sur les passions, idéaux qui peuvent nous animer et qu'on peut finir par abandonner par lassitude ou parce que des événements ont bouleversé le cours des choses. Il met l'accent, du moins c'est le sentiment que j'en ai, sur le fait qu'on cherche tous à faire des choses utiles mais qu'on finit souvent par vivre une vie, certes banale, mais qui est la vraie vie, moins téméraire mais pas inintéressante pour autant. La perte des proches aide à se rencontre compte de l'essentiel.