L’auteur : Jean-Paul Sartre est né à Paris le 21 juin 1905 dans une famille bourgeoise dont la mère est la tante du célèbre Albert Schweitzer. C’est un enfant choyé (ce qui le conduira à développer un certain narcissisme) et très tôt frotté à la littérature. Avec la remariage de sa mère (son père est décédé lorsqu’il avait 15 mois), il s’installe à La Rochelle de 12 à 15 ans, trois années qu’il va détester. Malade, il retourne à Paris en 1920. A seize ans, il intègre le lycée Henri IV où il rencontre un autre apprenti écrivain : Paul Nizan puis fait sa prépa littéraire à Louis-le-Grand avant d’intégrer l’Ecole Normale Supérieure. Sartre a ainsi déjà un goût pour la provocation et le combat contre l’autorité morale. Sartre se fait des amis qui deviendront par la suite célèbres, comme Raymond Aron ou Merleau-Ponty.
Sartre échoue en 1928 à l’agrégation de philosophie.C’est en préparant pour la seconde fois le concours qu’il rencontre Simone de Beauvoir, surnommée « castor ».
Il devient premier de l’agrégation et, après son service militaire, devient professeur. Son premier livre est publié en 1938 et lui apporte la gloire : il s’agit du roman philosophique La Nausée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé à Nancy. Il est fait prisonnier dans un camp de détention en Allemagne. Cette vie dans le camp de prisonniers est importante, car elle est le tournant de sa vie : dorénavant, il n’est plus l’individualiste des années 1930, mais une personne consciente d'un devoir dans la communauté. Libéré en 1941, il entre dans la résistance. fait jouer, en 1943, une pièce qu’il a composée, Les Mouches[], reprenant le mythe d’Électre et que l’on peut interpréter comme un appel à résister.
Après la Libération, Sartre connaît un succès et une notoriété importante ; il va, pendant plus d'une dizaine d’années, régner sur les lettres françaises. Prônant l’engagement comme une fin en-soi, la diffusion de ses idées se fera notamment au travers de la revue qu’il a fondée en 1945, Les Temps modernes. Sartre épouse, comme beaucoup d'intellectuels de son époque, la cause de la révolution marxiste, mais sans pour autant donner ses faveurs au Parti communiste, aux ordres d'une URSS qui ne peut satisfaire l'exigence de liberté. Simone de Beauvoir, Sartre et ses amis continuent donc à chercher une troisième voie, celle du double refus du capitalisme et du stalinisme. Sartre devient un compagnon de route du Parti communiste entre les années 1952 et 1956[ , date à laquelle les chars soviétiques écrasent l'insurrection de Budapest. En 1964, fait qui aura un très grand retentissement dans le monde, il refuse le prix Nobel car, selon lui, « aucun homme ne mérite d’être consacré de son vivant ».
Alors qu'il va sur sa 67eannée, Sartre est victime d'une attaque en mars. Elle lui laisse la vie sauve, mais lui enlève presque totalement la vue. Sartre entre dans ses années d'ombre. Sa cécité ne l'empêchera pas non plus de poursuivre son devoir d'engagement moral qu'il aura tenu jusqu'au bout.
Jean-Paul Sartre s'éteint le 15 avril 1980 à près de 75 ans, atteint d'un œdème pulmonaire.
Résumé :Trois personnes : un homme nommé Garcin et deux femmes nommées Inès et Estelle, se retrouvent après leur mort, ensemble dans une pièce. Ils attendent… quoi ? Telle est la question qu’ils se posent ! Quel sort leur réserve le monde de l’au-delà ?
Quatrième de couverture :
GARCIN : -Le Bronze… (Il le caresse). Eh bien, voici le moment. Le vronze est là, je le contemple et je comprends que je suis en enfer. Je vous dis que tout était prévu. Ils avaient prévu que je me tiendrais devant cette cheminée, pressant ma main sur ce bronze, avec tous ces regards sur moi. Tous ces regards qui me mangent… (Il se retourne brusquement.) Ha ! vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. (Il rit.)Alors, c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru… Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril… Ah ! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l’enfer, c’est les Autres.
Mon avis : 6/10
« L’enfer c’est les Autres » est la citation qui a rendu célèbre cette pièce. Cependant, bien que l’idée soit bonne, je me suis un peu ennuyée à suivre les « non »-péripéties des trois protagonistes. En fait, on est destabilisé par le « néant » de la pièce (non j’ai pas voulu faire un jeu de mots avec une autre œuvre de Sartre !), les coups de folie des personnages. Cette pièce va dans la ligne droite du théâtre absurde dont Ionesco a été le principal leader (et que j’ai beaucoup plus aimé paradoxalement alors que c’est encore plus abstrait !!). L’attente qui n’aboutit pas me fait penser aussi à Beckett avec « En attendant Godot».